Crise du coronavirus : entre danger et opportunités
Qu’est-ce qui aura changé après le corona-confinement ?
Certains disent « qu’après le Coronavirus, plus rien ne sera jamais comme avant ». Enfermés physiquement chez eux, certains se projettent déjà dans l’après confinement. Et la perspective de la libération future les fait fantasmer sur un changement quasi instantané du monde. Souvent d’ailleurs, ils pensent que ce sont les autres qui auront changé.
Qu’est-ce qui change déjà ? Qu’est-ce qui ne change pas ?
Or, il y a des gens qui continuent à sortir de chez eux pour aller travailler : soignants, personnels des supermarchés, forces de l’ordre, personnels de l’enseignement, personnels des transports, personnels d’hygiène des villes, etc. Alors, pour eux, oui, là ça change. Ils sont submergés de travail, ils doivent réinventer leurs conditions de travail pour être au service des autres et en même temps se protéger ; ils doivent trouver de la force pour se dépasser, dépasser leurs peurs, dépasser leur fatigue, etc…
Or, depuis l’annonce du confinement, nous sommes beaucoup à être déboussolés. Nos habitudes sont bousculées. Pourtant, certains transfèrent leurs habitudes passées (celles que nous avions avant le Coronavirus) dans le contexte actuel. Ainsi, certains enfants sont à leur table de travail de 9h00 à 17h00, avec une pause déjeuner, avec des récréations… Les adultes qui télé-travaillent sont devant leur ordinateur de de 9h00 à 19h00, avec une pause déjeuner. Ceux qui avaient une sortie cinéma le mardi sont devant un film le mardi ; ceux qui avaient un cours de gym le samedi matin font de la gym le samedi matin. Alors qu’est-ce qui change ?
Or, il y a des gens qui n’arrivent pas encore à passer de la logique individuelle (je ne suis pas en danger) à la situation collective (je suis un danger pour les autres). Et on entend, on constate, on nous relate ici et là des incivilités, et des consignes de confinement pas respectées. Alors qu’est-ce qui change ?
Regardons un peu à l’intérieur
Tout ça, c’est l’extérieur. Regardons un peu à l’intérieur. Prenons juste conscience que nous, êtres humains, confrontés à des situations très compliquées, nous savons être créatifs. Pour donner du sens à tout cela, prenons vraiment contact avec le contexte, et réorganisons les choses avec les moyens du bord.
Que puis-je faire ?
Hier soir, lors d’une web-conférence, une intervenante a donné cette phrase de Will Smith : « La peur n’est pas réelle. C’est un produit des pensées que vous créez. Le danger est très réel. Mais la peur est un choix ». Oui la peur est un choix, une option, parmi d’autres, comme la colère (“ça m’énerve de rester enfermé.e alors qu’il fait si beau dehors !”). En chinois, le mot crise s’écrit avec 2 idéogrammes : le premier est « danger » et le second « opportunité ». Pourrions-nous laisser le « danger » de côté et consulter les « opportunités » qui s’offrent à nous maintenant, là tout de suite, chez soi ; et qui ne demandent pas de moyens importants, si ce n’est un peu de temps et d’énergie mentale ?
Se questionner
Certaines de ces opportunités se cachent derrière ces questions :
- Quelles habitudes ai-je toujours rêvé d’adopter dans ma maison, dans mon appartement avant « l’affaire Coronavirus » et que je n’ai jamais mises en place ?
- Qu’est-ce qui aura changé dans mes habitudes à la maison après le corona-confinement ?
- Quels bénéfices je pourrai en tirer dans ma vie de tous les jours ?
Dans le contexte actuel, choisissons d’installer des habitudes et des comportements écologiques pour nous, avec les moyens du bord. Et qui pourrons perdurer au delà de de la “crise du coronavirus”.
- J’ai toujours rêvé de pratiquer 1/2 heure de gymnastique par jour chez moi en plus de mes activités sportives extérieures. Lorsque j’aurai pris cette habitude, je trouverai naturellement l’énergie de m’y mettre car et je me sentirais encore plus en forme.
- J’ai toujours rêvé me lever dès que mon réveil sonne le matin. Lorsque j’aurai pris cette habitude, je gagnerai du temps pour lire quelques articles avant de partir au boulot.
- J’ai toujours rêvé que mon fils s’occupe de débarrasser la table tous les soirs. Lorsqu’il aura pris l’habitude de le faire, je n’aurai plus à m’énerver pour le lui demander..
- J’ai toujours rêvé que ma fille se débrouille plus souvent toute seule dans la gestion de son activité scolaire. Je vais l’aide devenir plus autonome. Elle y gagnera en estime d’elle même, et moi je gagnerai du temps (que je pourrai passer avec elle à faire autre chose que des devoirs).
- J’ai toujours rêver de faire un peu de relaxation avant de me coucher. Lorsque j’aurai pris cette habitude, je gagnerai en qualité de sommeil et je me réveillerai moi fatigué.e
- etc.
21 jours pour adopter de nouvelles habitudes
On dit qu’il faut 21 jours pour mettre en place une nouvelle habitude. Pourquoi ne pas essayer de dire adieu à une ou deux routines strictement exercées à la maison et les remplacer par une ou deux nouvelles habitudes dont nous avons toujours rêvé ?
Tout le monde possède cette intelligence à se développer, changer, évoluer
Changer, c’est adopter de nouveaux comportements. Au début, ça demande des efforts, de la concentration pour ne pas oublier de faire et répéter, d’être sympa avec soi-même quand on rate. Ça demande des ajustements pour trouver la bonne formule. Qu’on soit adulte, ado, ou enfant, on peut noter une ou deux nouvelles habitudes à adopter ; on peut en parler, on peut noter les progrès, noter ce qui nous aide à prendre ces nouvelles habitudes. On peut être fier de persister, de mettre l’énergie pour atteindre son objectif. A la fin, c’est automatique, on n’y pense plus : c’est devenu une habitude.
Pour dégager du temps et s’atteler à la tâche, il faut repenser l’organisation de nos journées pour trouver un peu de temps. Adulte, ado ou enfant, il y a pour chacun des moments où nous sommes plus efficaces que d’autres dans la journée. N’oublions pas que le temps de travail effectif pour un enfant par exemple, une fois que l’on a réglé tous les problèmes techniques… est finalement plus court : une journée d’école à l’école, c’est 2/3 heures de travail à la maison.